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L’activité physique contribue à la prévention et au traitement du diabète!

diabetesAu Québec 650 000 personnes sont diabétiques. Bien que les études épidémiologiques soient encore très préliminaires, on estime actuellement à 6,4 % la proportion de personnes de 20 ans et plus à être diagnostiquées diabétiques. Ce pourcentage s’élève à plus de 20 % chez les personnes de plus de 65 ans. Si la tendance se maintient, en 2025, le taux de diabète aura doublé tant au Québec qu’ailleurs dans le monde. On assiste donc à une véritable épidémie du diabète, comme le souligne l’Organisation mondiale de la santé. [1]

Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d’insuline ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. Il en résulte une concentration accrue de glucose (sucre) dans le sang, on parle alors d’hyperglycémie qui à la longue peut engendrer plusieurs complications.

Il existe trois types de diabète :

  1. Le diabète de type 1 (d’origine génétique) qui se développe chez les enfants, les adolescents, les jeunes adultes et même les personnes dans la trentaine. Dans ce type de diabète, le pancréas cesse de produire l’insuline dont l’organisme a besoin pour transformer le sucre en énergie. Le diabète de type 1 se traite par l’injection quotidienne d’insuline (10 % des diabétiques sont de type 1);
  2. Le diabète de type 2 survient lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas efficacement l’insuline produite. Ce type de diabète quant à lui apparaît souvent chez les adultes ayant un surplus de poids (90 % des diabétiques sont de type 2);
  3. Le diabète de grossesse quant à lui se produit chez 2 à 4 % des femmes au cours de la grossesse et disparaît après la naissance du bébé. Ce type de diabète peut augmenter les risques de voir se développer le diabète plus tard chez la mère et l’enfant.

Le diabète de type 2 peut se prévenir en intervenant sur les facteurs de risque modifiables. Les principaux facteurs prédisposant au diabète de type 2 chez l’adulte sont : l’âge (40 ans et plus), l’hérédité, l’origine ethnique (autochtone, latino-américaine, asiatique ou africaine), l’excès de poids (en particulier un tour de taille supérieur à 102 cm chez les hommes et à 88 cm chez les femmes), le tabac, et l’inactivité physique.

Les recherches ont démontré qu’en modifiant son mode de vie, il est possible de prévenir ou de retarder l’apparition du diabète de type 2. Ainsi, une alimentation équilibrée selon le guide alimentaire canadien visant à maintenir un poids santé (voir chronique du mois de juin 2010) et la pratique régulière d’activité physique sont vivement recommandées. L’activité physique joue effectivement un rôle majeur dans la prévention et la maîtrise du diabète. La prévention du diabète de type 2 passe par un minimum de 30 minutes d’activité physique d’intensité moyenne ou élevée réalisé tous les jours, sinon au moins cinq fois par semaine.

L’activité physique contribue au traitement du diabète de type 1 et 2. L’activité physique devrait systématiquement faire partie intégrante du plan de traitement des diabétiques de type 1 et 2. Pratiquée de façon régulière, l’activité physique améliore non seulement la forme physique, mais elle favorise aussi une bonne condition cardiovasculaire et une tension artérielle plus basse ainsi qu’un mieux-être appréciable. De plus, chez les diabétiques de type 2, la pratique régulière d’activité physique améliore la tolérance au glucose, augmente la sensibilité à l’insuline et baisse la quantité d’insuline nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme tout en aidant à maintenir ou à atteindre un poids santé. Comme pour l’ensemble de la population, les personnes diabétiques devraient adopter un mode de vie actif!

Recommandations pour la prescription d’exercices chez les diabétiques. Les lignes directrices de l’American College of Sports Medicine [2] pour établir un programme d’entraînement chez des personnes diabétiques sont les suivantes: 1) Privilégier des exercices continus impliquant de grosses masses musculaires (marche rapide, vélo, natation, ski de fond, patin à roues alignées, danse aérobie, aquaforme, etc.); 2) Ces exercices devraient être effectués durant 20 à 60 min/jour (minimum 150 min/semaine) pendant 3 à 7 jours/semaine; 3) L’intensité des exercices devrait varier entre moyenne et élevée (55 à 85% de la fréquence cardiaque maximale (FCmax). FCmax est équivalent à 200 moins votre âge en années (FCmax = 200 – âge).

Les activités physiques de résistance (lever, tirer, pousser des charges) ont également démontré leur utilité pour augmenter la sensibilité à l’insuline et doivent être fortement recommandées chez les diabétiques. La fréquence suggérée pour ce type d’activité est de 2 à 3 fois/semaine et le programme doit comprendre 8 à 10 exercices ciblant les principaux groupes musculaires. Par souci de sécurité et d’efficacité, l’emphase doit être mise sur la technique d’exécution et de respiration.

Chez les diabétiques qui s’entraînent, il est important de bien se chausser selon le type d’activité physique pratiqué et s’assurer du bon état des pieds après la séance.

Par mesure de sécurité, avant d’entreprendre un programme d’entraînement physique adapté, une personne diabétique devrait avoir l’accord de son médecin et faire évaluer sa condition physique par un/une kinésiologue. Vous trouverez un/une kinésiologue en communiquant avec la Fédération des kinésiologues du Québec.

Vous pouvez obtenir plus d’informations sur l’évaluation de la condition physique en communiquant avec les cliniques et centres de conditionnement physique suivantes :

Dans la prochaine chronique, nous traiterons des effets positifs d’une pratique régulière d’activité physique sur la prévention et le traitement de l’hypertension.

Eudoxie Adopo Ph.D Kinésiologue

Consultante, Conférencière et Formatrice
Santé et Mieux-être par l’activité physique www.eukilibre.com

  1. Diabète Québec (2009): Portrait du diabète au Québec.
  2. American College of Sport Medidine (2009): ACSM’s Guidelines for exercise testing and prescription. 8th ed.

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